Loin des buzz de la rentrée, Amore de Luca Guadagnino, en salles depuis le 22 septembre, est un enchantement des sens de bout en bout. Il s'agit d' histoire bourgeoise presque banale, qui n’aurait pas déplu à notre regretté Chabrol : une famille de riches industriels milanais, la transmission d’un patrimoine, une bourgeoise qui s’ennuie, une liaison avec le meilleur ami du fils, une fille qui découvre son homosexualité, … Un scénario classique somme toute, qui pourrait être ennuyeux s’il n’était sublimé par Tilda Swinton, magistrale, ainsi qu’un décor et des lumières parfaites. Une simple scène dans un restaurant devient un pur moment de grâce : de mémoire, j’ai rarement vu la cuisine filmée aussi sensuellement, avec une lumière parfaite, on se serait presque cru en odorama tellement on a l’impression qu’il n’y a plus que Tilda, la cuisine et nous. La force de ce film réside bien souvent dans les plans les plus simples : qu’il s’agisse de filmer la nature dans ce qu’elle a de plus désordonné ou la maison d’une famille industrielle dans ce qu’elle a de plus rigide, la beauté force la contemplation.
Un jeu tout en retenue et en pudeur, pour Tilda Swinton qui interprète cette parfaite bourgeoise venue de Russie, dont les sens se réveilleront grâce aux talents culinaires du meilleur ami de son fils. Dans ce film qui résonne comme un opéra (et d’ailleurs, la bande originale de John Adams en contient), Tilda Swinton en paraît comme la diva qui empêche le film de s’abîmer, parfois, dans quelques longueurs inutiles où l’on se demande parfois où l’on va. Mais à la faveur d’un événement inattendu, le film renaît pour nous amener vers l’apothéose de la scène finale...
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